Ton intuition est mauvaise. La mienne aussi …
Notre intuition n’est pas toujours juste. Et c’est normal.
On imagine souvent que l’intuition est une voix pure, une guidance supérieure, un GPS parfait qui nous montre toujours le bon chemin. Et en théorie, oui !
Cependant …
une grande partie de ce qu’on appelle intuition est une réponse rapide du cerveau fondée sur :
- nos expériences passées
- nos apprentissages
- nos conditionnements
- nos peurs
- nos automatismes
Intuition = expériences accumulées
L’intuition fonctionne comme une synthèse instantanée de tout ce qu’on a déjà vécu et compris. Elle est puissante mais pas neutre.
Si nos expériences passées ont été douloureuses, instables ou toxiques, alors notre “intuition” peut :
- nous pousser vers les mêmes schémas
- nous éloigner de ce qui est sain
- nous attirer vers ce qui nous est familier
… même si ce n’est pas bon.
Par exemple : On croit “sentir” qu’une personne est faite pour nous. Mais en réalité, on reconnaît inconsciemment un schéma déjà vécu.
Notre intuition nous ramène à ce que l’on connaît, pas forcément à ce qui nous serait bénéfique.
Les mots au cœur de notre intuition
La parole sert à communiquer, échanger, mais également à manipuler les esprits et à duper les moins vigilants. (c’est-à-dire nous-même).
L’étude du langage devient un outil indispensable, permettant d’éclairer l’esprit par la Vérité.
Lorsque l’on parle de vākshakti en jyotiṣa, nous faisons référence à vāksiddhi : au pouvoir de la création par la parole. Un astrologue habité par l’énergie de la parole, dispose du pouvoir de créer par les mots.
Vākshakti se manifeste sous la forme d’un pont entre les mondes manifestés et non-manifestés. Dans ce cas, l’intérêt individuel et l’égoïsme sont transcendés par l’énergie de la Devī. La langue du jyotiṣi (ou du yogi) est totalement maîtrisée par Mā Sarasvatī.
Aux prémices de vāksuddhi et de vākshakti émerge viveka, le discernement. Seul un être dont le jugement est sage possède les qualités d’esprit nécessaires pour obtenir et partager une parole Vraie.
Ainsi, seul la pratique spirituelle peut nous offrir une intuition juste et saine.
Quelques questionnements
“Est-ce que je cultive vāksuddhi — la pureté de la pensée — dans ma manière de parler, réfléchir, interpréter les situations ?”
Cultiver son intuition c’est travaillé sur ses blessures, reconnaitre ses schémas mais aussi acquérir de nouvelles expériences (différentes des anciennes) et cultiver vāksuddhi (la pureté de la pensée).
La clarté dans les mots et dans l’esprit, permet de créer l’espace nécessaire à l’émergence de vākshakti, la Vrai Guidance.
L’analyse de notre langage extérieur (vaikharī) et intérieur (madhyamā, paśyantī, parā), tout autant que la contemplation des mots qui nous sont/on été transmis, permettent de développer l’intelligence et le discernement favorisant l’accueil de Mā Sarasvatī (représentation de sattva guna, la pureté et de satya, la vérité).