Jyotish ou l’astrologie védique

Le jyotish, ou l’astrologie sidérale indienne védique est l’astrologie traditionnelle de l’Inde. 

Elle est l’œil de Védas.

Ainsi, elle est différente à bien des égards de l’astrologie tropicale que l’on connaît dans le monde occidental.

La première des choses à comprendre (pour différencier le sidéral et le tropical) est l’ayanamsa où l’écart entre les signes sidéraux et tropicaux. Cet écart est dû à prise en considération de la précession des équinoxes par les jyotishi (la position du soleil dérive à reculons – d’environ 1 degré tous les 72 ans).

Voilà donc pourquoi ton signe solaire sidéral peut être différent de ton signe solaire tropical.

De ce fait, nous ne sommes donc pas dans l’ère du Verseau

Mais toujours dans celle du Poissons

Astronomiquement parlant, et comme nous l’avons déjà vu précédemment, nous reculons d’un degré tout les 72 ans, cela étant dû à la précession des équinoxes. Parce que l’astrologie tropicale ne prend pas en compte ce mouvement, les âges s’avèrent différents entre le jyotish et l’astrologie occidentale mais aussi par rapport à la réalité du ciel. 

Le jyotish se basant davantage sur le vrai mouvement des astres (et donc plus juste vis à vis de ce que l’on peut observer du ciel), l’âge du Verseau devrait commencer vers 2595 ans environ.

Mais alors qu’est-ce que l’âge du Poissons ? 

C’est une ère d’introspection, de réflexion. 

Le signe du Poissons est un signe duel ou mutable (Flexibles, adaptable, talentueux, communiquant, besoin de paix, de consistance), doux, un signe d’eau, kapha dosha.

C’est un signe émotionnel (trop), qui perd espoir, qui se relie aux larmes, à l’expression. Les Poissons sont duaux et changeants et ont du mal à maintenir une cohérence dans leurs actions (oui oui, nous sommes dans une période de dissonance cognitive nos actions divergents de nos pensées). Le Poissons est sensible, vulnérable et se laisse envahir par ses émotions.

Ne sommes nous pas encore attaché à nos émotions, notamment dans nos relations ? Nos gouvernements n’ont ils pas changé énormément depuis l’époque du Christ ? Ne pleurons-nous pas nos morts et ne sommes nous pas envahi de rage et de colère lorsque la vie nous prend ce que nous aimons le plus ?

Avant de passer à l’âge du Verseau, je pense que l’humanité (si elle survit jusque là) aura besoin d’apprendre à maîtriser ses émotions pour entrer dans un signe plus discipliné, plus cohérent, plus mystérieux, ambigüe et plus de l’ordre du mystique et de l’invisible. Un signe dirigé par Saturne ne l’oublions pas.

Cependant, nous nous préparons à ce changement et nous préparons nos futures générations à cette ère. Les nettoyages émotionnels qui se réalisent en nous à chaque instant dans cet âge nous font avancer d’un pas vers la période du Verseau.

Passons …

L’astrologie sidérale védique utilise aussi les Nakshatra où étoiles fixes visibles. 

On parlera de Purnavasu pour Pollux ou de Shravana pour Altair par exemple.

Les nakshatra peuvent être traduits par constellations/maisons lunaires. Ils correspondent à la division de l’écliptique (mouvement de l’orbite de la terre) en 27 parts, regroupant des astérismes (groupe d’étoiles – ce que l’on appelle aussi constellation).

La lune, tout comme les autres planètes, passent au travers de ces nakshatra.

Les 27 nakshatra correspondent aux 27 femmes de Chandra, la lune.

Chaque constellation peut se référer à une étoile particulière. Par exemple : Maghā -> Regulus, Purnavasu -> Pollux, Jyestha -> Antares etc.

On mentionne parfois un 28e nakshatra – Abhijit “Victorieux”, que l’on associe à Vega en occident. Il est très utile en astrologie Muhurtha (choix du bon timing). C’est aussi pour cela que l’on utilise Abhijit Muhurtha 28min avant et après midi comme instant auspicieux. Cette constellation à cependant été mise de côté pour des raisons de justesse avec le système sidéral (nakshatra non régulier). Il est aussi masculin alors que les autres nakshatra sont féminins.

Aujourd’hui, les constellations commencent par Ashwini mais commençaient traditionnellement par Krittika (et parfois encore autrement selon les astrologues). Et c’est pour cela que Bharani se réfère à Yama (le dieu de la mort), car il devait être le dernier nakshatra.

Les nakshatra ont donc une place essentielle en astrologie védique. Dans une lecture natale, ils nous permettent d’en apprendre davantage sur nos qualités et nos aspirations profondes.

Les autres différences entre le jyotish et l’astrologie tropicale …

Les solistes sont aussi différents et sont nommés Uttarayana (commençant le 14/1 – auspicieux) et Dakshinayana (débutant le 16/6 – non-auspicieux).

Les mois et les saisons sont encore une fois différents. 

On commence l’année en Mars (mois de Caitra) 

& nous traversons les 6 saisons (hiver, printemps, été, mousson, automne, automne long).

La vie est aussi calée sur les Yuga, le cycle des âges (Satya/Krita, Treta, Dvapara, Kali).

 

Le jyotish se relie à Sanatana Dharma et à la culture védique ainsi qu’aux textes comme les Védas. Il implique la notion de karma (Sancita, Prarabda & Kriyanama ainsi que Driha, Driha-Adridha & Adridha).

L’astrologie védique une science ancienne et sacré faisant partie des 6 Vedanga. 

Ce sont les 6 membres des Védas et des disciplines auxiliaires (comme les 4 Upaveda).

On retrouve :
  • Shiksha – la phonétique • le nez des Védas • On se concentre sur les sons, la prononciation et les syllabes pendant la récitation
  • Chandas – Musicalité de la voix • les pieds des Védas • On se concentre sur les sons et le nombre de syllabes par vers. On pourrait parler de poésie
  • Vyakarana – la grammaire • la bouche des Védas • On se concentre sur la grammaire et l’origine des mots, comment construire des mots et phrases pour exprimer une idée
  • Nirukta – l’étymologie• les oreilles des Védas • On se concentre sur l’analyse de la langue pour établir le contexte dans lequel ces mots sont employés
  • Kalpa – les rituels • les mains des Védas • On se concentre les rituels et rites de passage (anniversaire, mariage, mort) mais aussi nos obligations
  • Jyotisha – l’astrologie et l’astronomie • les yeux des Védas • On se concentre sur l’étude des astres à la fois astronomiquement (dans le ciel) mais aussi dans son impact sur nos vies

Ces 6 membres nous permettent d’explorer davantage les sciences védiques dans son ensemble. Pour ma part je n’ai étudié que le jyotish sérieusement mais j’ai hâte de plonger dans ces autres disciplines 

Elle est elle même composée de 3 branches et de 6 branches et dispose de diverses techniques parfois tenues secrètes, souvent tirées de Parashara. 

Les 3 skandhas :

  • Ganita – calcule astronomique
  • Samhita – observation du temps, de la nature, construction des maisons, volcans, tremblement de terre etc
  • Hora – lecture de charte
 

Les 6 membres :

  • Gola – observation astronomique
  • Ganita – calcule
  • Jataka – charte
  • Prashna – questions
  • Muhurta – le bon timing pour un événement
  • Nimitta – prédiction des autres
 

Parashara est considéré par beaucoup comme le père du jyotish (ayant comme ouvrage Brihat Parashara Hora). Il est le fils Vasistha (un des grands 7 rishi) & Sakti ainsi que le père de Vyasa.

Il existe diverses techniques de lecture, de calculs & de styles comme : la méthode KP, Nadi, Parashari, Jaimini etc. Certaines plus anciennes et plus ésotériques comme la chiromancie et autres techniques divinatoires.

 

Le calcul de la précession des équinoxes n’est pas le même pour tous. L’ayanamsha (ayana – progrès & amsha – portion) diffère selon les jyotishis.

Le système reconnu par le gouvernement Indien est le système Lahiri.

Trois autres systèmes sont utilisés fréquemment en jyotish : Raman, Krishnamurti (ou KP) & Yuketswara (oui le maître de Yogananda). 

Il existe de 1 à plusieurs degrés d’écarts entre ces ayanamsha.

Ces systèmes n’ont rien à voir avec les chartes du Nord et du Sud (qui sont juste des modèles de charte) mais qui peuvent utiliser aussi bien le système Lahiri que KP par exemple.

Pour ma part, j’utilise le système le plus populaire, Lahiri car c’est celui qui me montre le plus de résultats. Mais il est vrai qu’en termes de prédiction, le système KP à fait ses preuves. J’ai beaucoup d’affection pour le travail d’Ernest Wilhem qui a développé son propre système de façon très intelligente et scientifique (avec une vraie étude du Brihat Parashara Hora Shastra). Bref… Il est donc important de comprendre chaque système et de garder son esprit et son oeil ouvert (jyotish = oeil des Védas) pour peut être un jour changer de système pour un plus adapté et juste.

Mais, toutes ces méthodes découle d’une seule et même voie – Jyotir Vidya – La divinité de la lumière. 
Elle est la personnification du jyotish, une incarnation vivante en chaque astrologue. Un jyotisha est donc celui qui possède un pied dans le monde céleste et un pied sur terre. Il maintient la connaissance sacrée des astres de lumières (planètes, étoiles) et ses origines. Il est le garant de la lignée de Jyotish Vidya.

La divinité se transmet et se cultive par le dialogue maître/disciple. Chaque jyotisha fait révérence aux maîtres qui les ont précédé et cela peu importe les techniques utilisées. Car nous sommes tous servant de Jyotish Vidya.

On pourrait encore citer de multiples exemples de différences au sein même du jyotish comme…

La représentation des thèmes est différente selon que l’on soit du Nord ou du Sud de l’Inde.

Ce qu’il faut retenir sur le jyotish …

Le jyotish est une astrologie spirituelle, rempli de sagesse, d’Upaya (remèdes) mais surtout adaptée à tous pour peu que l’on s’y plonge vraiment.

Le jyotish n’est pas seulement une discipline yogique mais bien une science universelle valable pour tous et nous guidant vers une meilleure compréhension de cette vie (d’où nous venons et où nous allons) ainsi que du cosmos.

De part son authenticié, elle est  différente de l’astrologie tropicale que l’on pratique en Occident. Le jyotish nous invite donc a une grande ouverture d’esprit et de coeur.

Pour en apprendre plus